Bonjour ou Vanakam plutôt ! 

Bienvenue dans le petit journal de bord de Fanny et Chris.

Le marché de Coonoor

Une boutique de bananes, mais je pense que vous vous en doutiez!

Je profite de la balade que nous avons faite dans les petites ruelles de Coonoor pour démarrer une nouvelle rubrique: Les métiers de la rue.

En Inde, en tout cas à Chennai, je ne connais bien que cette ville pour l'instant, la vie est essentiellement dehors. Sur les bords des trottoirs ou sur la route, quand il n'y a pas de trottoir ( ce qui est le cas dans la majorité des cas), se côtoient la plupart des corps de métiers, repasseuse, vendeur de noix de coco, rémouleur, cordonnier, vannier.... 
J'inclurai aussi dans ma rubrique, les boutiques ayant pignon sur rue, car elles participent activement à la vie locale. On a parfois l'impression de revenir 50 ans en arrière quand on voit s'affairer un tailleur avec sa vielle machine Singer à pédale.

Ici à Coonoor, nous avons particulièrement apprécié son marché, tous les étals de légumes, d'épices, de bananes, de thé, de café et autres curiosités. Tous réunis dans d'étroites ruelles piétonnes. AAAhhhh, enfin une balade sans avoir peur de se faire écraser..... non je rigole, enfin..... en tout cas quel plaisir de déambuler et de se perdre dans les petits chemins.

Qui veut une papaye?? Qui veut une orange? Précisions, les oranges sont vertes ici, ce sont des "sweet lime" , délicieuses.

OH des petits piments rouges, et pleins de sortes en plus. Pas question d'en ramener, après Raji va en mettre dans tous les plats.

Voila le boucher local. Faites moi plaisir et cliquez sur la photo, puis zoomer sur les deux petites choses rondes au  pieds du vendeur .... surprise!!!

The Gateway Hôtel


Pas mal du tout cet hôtel. Petite chambre mignonne avec parquet et cheminée, laquelle a brûlé  du bois tous les soirs. Malgré ça, pas moyen de se réchauffer.
Pour ceux qui voudraient faire un voyage en Inde, la chambre nous a coûtée 4000 roupies (c'est pas un prix routard j'en convient). Mais il en faut pour tous les goûts. L'hôtel est situé dans l'upper Coonoor, dominant la ville, et offre une vue magnifique sur les montagnes environnantes. 

Un bon feu de bois, et 3 couvertures!!! Ca faisait longtemps que j'en rêvais!!! Mais après trois nuits à se geler je commençais sérieusement à regretter la chaleur de Chennai. ( c'était fin Novembre, petit détail important car la température à Chennai était encore acceptable et il ne neigait pas encore à Ooty).

Ils ont même un centre ayurvédique, que nous n'avons pas testé d'ailleurs, un resto avec plats occidentaux et super bar genre pub anglais. Inutile de vous dire que nous avons sauté sur l'occasion de manger un bon steak...eummmm

Arrivée à Coonoor


Suite du voyage à Ooty.

Nous sommes enfin arrivée à Coonoor. C'est la troisième station d'altitude ( 1858 m) des Nilgiri, entourée de plantations de théiers. Kotagiri étant la deuxième et, bien sûr Ooty est la station climatique la plus célèbre de l'Inde du Sud.

Citation du Lonely:
"Les monts Nilgiri"
"Les pittoresques nila giri ou "montagnes bleues", à la jonction des Ghâts occidentaux et orientaux, doivent leur nom au kurunji, un arbuste dont les fleurs teintent les paysages de bleu tous les douze ans. Couverts de prairies de hautes altitudes et de shola ( forêts de montagne à feuillages persistant), ces monts passionnent botaniques et entomologistes."


Le village de Coonoor nous plaît bien, il nous rappelle notre montagne Ariègeoise. Les maisons s'accrochent aux ruelles en pente, cependant ça reste toujours bien Indien. A savoir, une accumulation de pancartes publicitaires multicolore qui gachent souvent l'architecture des lieux.
On s'était peut être un peu trop imaginé des chalets en bois, on est à la montagne certes mais on est pas en Suisse...
Par contre un élément nous rappelle assez rapidement que l'on est en altitude: il fait froid...

C'est sûr que par rapport à Chennai où il fait 30°c, les 8 à 10 petits degrés nous gèlent aussitôt. Ne parlons pas de Kannan, il n'a même pas pris un seul pull, alors forcément il grelotte. Opération achat de polaire pour Kannan, 150 roupies une super veste digne de la célèbre marque qui nous sponsorise tous. Vous voyez bien sûr de quoi je parle!

Merci le guide, on trouve pour nous un hôtel en deux temps trois mouvement. Ok c'est pas donné, mais c'est nos premières vacances en Inde. Malheureusement pour Kannan, il cherchera 3 heures un hôtel pas trop cher et relativement clean. Après les 14 heures de route, complètement affamé, et complètement crevé aussi, c'était un peu pour lui le parcours du combattant. Nous ne le saurons que le lendemain matin, et pour le coût on était très mal à l'aise de lui avoir fait subir ça. 

PS: Quand on part avec lui, on lui donne de l'argent tous les jours pour couvrir ses dépenses quotidienne, ce qui comprend l'hôtel et les repas. Je pense que l'on est assez généreux, et il préfère toujours prendre un hôtel très peu cher pour pouvoir mettre le plus possible de côté.
 

En route vers Ooty



Il faut quand même que je vous raconte notre petit voyage à Ooty. Ca va bientôt faire un mois qu'on est revenu, et si j'attend encore je vais oublier tout ce qui s'est passé.


La préparation:


En fait, on voulait partir dans les îles Andaman pour mon anniversaire. Donc direction l'agence de voyage en plein centre ville. Aucune idée des hôtels et du voyage, on laisse alors le voyagiste s'occuper de tout. Cependant nous avions omis un petit détail, nous sommes en Inde. Et demander à un voyagiste de préparer un voyage de 4 jours, vols bateau et hôtel, pour le lendemain se révéla être chose impossible.

"Yes yes, je vous envoie un mail DEMAIN avec le détail des vols et les hôtel... "C'est pas compliqué?? Et bien non, un jour passe, rien, ok normal, 2 jours rien, 1 semaine rien, 2 semaines rien.......hors c'est déjà mon anniversaire...  

C'est alors que la veille du prétendu départ pour les Iles nous recevons le mail tant attendu. Super!! Seulement je ne me voyais pas traverser toute la ville à 19h le soir pour aller payer et réserver un séjour qui était censé commencer le lendemain matin à 7h.


Ne voyant pas le mail arriver, et ayant une grosse flemme de les relancer tout les jours, nous avions changé nos plans.

Partons à Ooty, dans les montagnes, histoire de se geler un peu, en plus un cyclone était en train d'arriver par les îles...pas cool. ( c'est le fameux cyclone qui est passé à Chennai à notre retour d'Ooty).


Ok lets go to Ooty!!!!



En route vers Ooty:


Il faut savoir, qu'Ooty , en fait , c'est pas la porte à côté, et que les gens normaux y vont en train. Il y a au moins 600 km, facile quand on est en France mais ici les distances ne se comptent pas en KM mais en heures. Mais bon facile, nous on a la grosse voiture d'expat et le chauffeur pour nous conduire, rien de plus simple.


Premier pronostic temps avec Kannan: 8 à 10 heures mais il n'avait pas l'air très sûr de lui.

Deuxième pronostic temps: peut- être un peu plus de 10 heures peut être 12, kannan n'y est jamais allé par la route...


Ouh la!!! Ca va être long...


Départ 5 heure du mat, si on veut arriver pour le repas du soir. Rien d'anormal, le trajet commence bien, les rues sont déjà bondées de monde, ils vont tous au temple le matin, la ville ne dort jamais. Les paysages sont magnifiques, les rizières sont bien vertes et les cocotiers donnent un air de vacance.


C'est alors que commencent à apparaître les camions, et là, ça devient périlleux, sachant aussi qu'il s'est mis à pleuvoir. Ca zigzague dans tous les sens, un coup je te double à gauche, un coup je te double à droite....et nous au milieu. Perso, j'ai préféré m'endormir tout de suite pour pas faire "OULLLALAA" tout le trajet, il y a quand même 10 heures à tenir. (normalement)


Il est 9 heures, kannan a toujours la pêche, tant mieux, on n'a pas vraiment envie de conduire sous la pluie en Inde. Déjà 4 heures de route et on n'est pas encore au village que l'on avait estimé à 3 heures. AIE!!!

Petite pause breakfast, Dosa masala, black café, bon voire très bon, dans un resto d'autoroute. D'ailleurs on a halluciné qu'il y ai un resto d'autoroute, sachant que la route n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler une autoroute. Bientôt peut être!, après les travaux, mais pour l'instant c'est encore un chantier géant qui s'étale sur 300 km.


C'est repartit, il ne pleut plus mais les villages s'enchaînent, on roule au pas et on commence à envisager de couper le voyage en deux avec une pause dodo quelque part.

Je joue à la touriste, ouvre ma fenêtre et observe toute la vie frénétique dans les petits villages de campagne. Chris hallucine des regards des gens, une fois qu'ils m'ont repérés, ils ne me lâchent pas des yeux. Je commence à avoir un peu l'habitude, mais Chris n'étant jamais avec moi pendant mes balades à Chennai, ne se rendait pas compte de l'insistance des regards. Même si tu les fixes ils ne baisserons pas les yeux, trop curieux et trop intrigués pas la "blanche" dans la grosse voiture noire.


On continue la route et Chris se prend l'envie de conduire. Je sais pas ce qui lui prend, car pour ma part je sursaute au moindre croisement de camions. Du coup, je vais sursauter encore plus et Kannan aussi...lol

Chris à réussi à faire peur à notre chauffeur!  Il sentait bien que Chris n'étais pas complètement rassuré. Ici sur la route c'est la loi du plus gros, et, malgré la taille imposante de notre voiture en ville, ici on ressemblait à une petit mouche au milieu d'un troupeau de mastodontes colorées. Il faut dire que les camions sont tous jaunes avec pleins de joli dessins, et des Klaxons bien efficaces.


Du coup quand un camion se prend l'envie folle de doubler un autre camion, on se retrouve à trois sur une voie, et réflexe naturel Chris serre au maximum pour ne pas toucher un autre véhicule. Sauf qu'il a vraiment serré au maximum et nous avons raclé la voiture sur le bas côté. Inutile de dire que Kannan a eu une grosse frayeur et agitait les bras dans tous les sens en criant "go right go rigth", sauf qu'a droite il y avait toujours un camion... dur.... petite pause essence.......kannan a repris les clefs discrètement pour le plus grand soulagement de Chris.

Bilan: Chris a conduit 10 minutes. On voulait que Kannan se repose un peu c'est raté!!!


Enfin l'heure du repas, on est déjà complètement crevé et on a fait que la moitié du trajet. Un bon repas s'impose, on trouve une belle enseigne colorée, propre avec des pots de fleurs et tout et tout pour faire joli....

On va se régaler,  moi qui adore la nourriture indienne!!! 


On commande des soupes , des chinese noodle, et des chili parathas. Ma soupe arrive je me jette dessus, et là, la cuillère me reste dans la bouche, pas moyen d'avaler, trop poivré pas de goût, les légumes dedans on l'air encore sales....beurk...je ne dis rien et j'avale quand même. Les soupes de Chris et Kannan arrivent ( c'est peut être notre chauffeur mais il vient quand même avec nous au resto, pas question de le laisser dans la voiture pendant qu'on se gave à 5 mètres de lui, du coup il va nous suivre partout pendant le week-end) Et là, pas d'équivoque c'est dégueulasse, on est avec un vrai indien et il nous dis de ne pas manger donc on obéit iilico presto. Pas de soupe.


Les noodles de fanny arrivent, mmmhhhh, j'adore les noodles en général, mais je peux aussi dire que celles la ne sont pas "en général". J'ai trop faim, je mange, une bouchée , deux bouchées, petit goût bizarre, ça doit être les fruits sautés ? Rebizarre toutes les noodles n'ont pas la même couleur? Rerebizarre j'aime pas du tout, mais pas du tout le goût, moi qui aime tout !!!! Chris goûte, beurk.....Kannan goûtes rebeurk.......ne mange pas.... ça à le goût de poubelle........trop tard j'en ai déjà avalé 3 fourchettes.....trop bien manquait plus que ça, être malade dans la voiture pendant un trajet de 10h.

J'avais faim moi, bilan j'ai rien mangé, chris m'a un peu laissé de ses chili parathas qui heureusement n'étais pas trop chili. Mais nous n'avons pas avalé avec conviction le reste des victuailles.

Vite continuons la route....


Petit dodo pour tout le monde, sauf pour Kannan qui est en train de faire l'exploit de s'enquiller plus de 10 heures de route en Inde.

Décision prise on va s'arrêter à Mettupalayam. Kannan sceptique sur le fait que l'on trouve un hôtel décent pour nous, nous convainc qu'il a toujours la pêche et qu'il peut commencer la grimpette dans la montagne jusqu'à Coonoor.

Bon ok, il y a combien? 40 km?, ça peut le faire, encore une heure de route, on est plus à ça prêt.


C'est parti pour la montagne.....grosse surprise les routes sont bonnes, heureusement, ça grimpe pas mal.

Petit bémol, il y a toujours autant de camions...et dans les routes de montagnes.....ils doublent quand même. On roule au pas et les 40 km nous semblent particulièrement longs, tout est noir ( la nuit est déjà tombée), et on se mange la pollution des camions.


Enfin à Coonoor, cool, c'est pas trop tôt. 

Il est 19 heures, bilan 14 heures de route.....avec une petite pause breakfast et garbage noodle.(poubelle noodle en anglais); Reste plus qu'à trouver un hôtel......


Post à suivre au prochain épisode: Coonoor and The gateway Hôtel



Le sapin de Noël

Ca y est, j'ai investit dans un splendide sapin de Noël. 250 roupies quand même...C'est la ruine, mais en fait c'est pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un sapin de Noël. 

Ca serait plutôt une branche de Noël ... voire deux branches pour pas faire trop rachitique.



 Je crois que c'est un conifère car il en a l'odeur, mais il n'en a pas la forme. Je pense qu'ils ont du dégoter UN arbre par là, peut être dans les montagnes, et qu'ils l'ont débité en une multitude de branches replantées pas la suite afin de faire des boutures. Résultat: ils appellent ça "Chrismas tree" .

Bon au moins, j'ai mon arbre en vrai pas en plastique et même qu'il va pouvoir grandir dans son grand pot et accueillir les cadeaux du papa Noël.



J'ai même mis pleins de guirlandes, des petites étoiles et des petits cadeaux suspendues aux branches...


Je l'ai donc trouvé dans une jardinerie, et oui il y en a ici, malgrès le chao environnement. C'est marrant d'ailleurs car autour de la maison, il y a toutes les jardineries de la ville. Les citadins et la verdure ca fait pas vraiment la paire, alors qu'ici, c'est la campagne...

Et surtout il y a toutes les maisons des "riches", avec des beau jardins, du gazons, des piscines.... les clients des jardineries en fait.

C'est pas pour rien qu'ils appellent l' East coast Road, VIP road...


On pourrait croire que une jardinerie ici, c'est ... comment dire..., le binz ou la fôret vierge ou la jungle  et bien non, pas du tout, tout est bien rangé par taille, par espèce, par couleur, empoté, pas empoté etc....

C'est vraiment magnifique, surtout avec le soleil du soir qui diffuse une belle lumière dorée. Je me suis balladée dans les sentiers de la pépinière, c'était super agréable d'oublier la ville pourtant si proche, d'entendre les oiseaux et de découvrir les espèces exotiques. 


A refaire, en plus une plante coute environ 10 roupies pour les petites à 200 roupies pour les grosses déja en pots ( 25 à 30 cm de diamètre),  contre nos 10 euros minimum à Jardiland, ça laisse rêveur...

Au fait 1 euros = 64 roupies, à vos calcullettes.




JOYEUX NOËL

Pour les archi...


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Petit Shyam

Il est pas trop chou ce petit??

Trois générations d'hommes

Extrait du livre de Tarun J Tejpal, Loin de Chandigarh.
Je trouve très intéressant ce passage qui décrit 3 générations d'hommes en Inde, leurs évolutions mentales, physiques, leur quotidien etc... On comprend un peu mieux l'état d'esprit de certains indiens, et aussi les anachronismes vécus ici au quotidien.
Bonne lecture

" Le roman auquel j'aspirais débuterait avant la Partition, couvrirait trois générations, et servirait de métaphore à la situation, difficile de l'Inde- le chancre tapi au coeur de la liberté. Abhay, le jeune homme qui parcourt les rues de Chandni Chowk sur sa moto ronflante, incarnait la troisième génération - héritier des mythes de la lutte pour la liberté transmis au travers des récits mille fois répétés par ses parents et par l'Etat, mais condamné à vivre dans les vénalités du présent.

Son père, Mahendra Pratap, personnifiait la deuxième génération. Doux jeune homme au moment ou l'Inde menait sa lutte pour l'indépendance, il avait défié son propre père en participant aux agitations, grèves et manifestations déclenchées par Gandhi et le parti de Congrès contre les colons britanniques.

La première génération était symbolisée par le père de Pratap, le pandit Har Dayal, personnage imposant; flamboyant et violent qui, dans les années trente, conduisait une Rolls à marchepieds, et trouvait tout naturel de battre ses serfs en les laissant à deux doigts de la mort. Il ne se prosternait que devant Tim Anderson, son rougeaud commissaire de district, faisait des affaires avec le cantonnement, exhibait un portrait de Georges VI dans son salon, et pensait réellement que les Blancs étaient bénéfiques pour l'Inde. Dans la demeure du pandit  Har Dayal, les femmes n'ouvraient jamais la massive porte d'entrée et ne recevaient aucune visite. S'il n'y avait pas d'homme présent dans la maison, les visiteurs, importuns et éconduits, devaient tout simplement passer leur chemin....../....

..../....

Ecoeuré par les sermons inspirés de Gandhi et de Nehru que lui rabâche son père, Abhay est un jeune homme branché mais désorienté, qui aspire à s'inscrire au Conservatoire national d'art dramatique et à devenir acteur à Bombay. Il porte des blues jeans, fume des charms, boit de la bière et, à vingt et un ans, fréquente une fille qu'il pelote fiévreusement dans les cinémas. Il comprend le pouvoir de l'argent, et il désire la gloire. Il considère son père, Pratap, comme un être excentrique et anachronique.

Pratap est, dans les années trente, un jeune homme exalté. A seize ans, au Penjab, de retour chez lui après avoir entendu le discours de Gandhi à Amritsar exhortant les jeunes au sacrifice, il troque ses pantalons droits et ses chemises à boutons de manchettes argentés contre le kurta, pyjama tunique en coton traditionnel, quitte le collège et rejoint la section locale du parti du Congrès. Tout cela à la face de son tyran de père, que jamais il n'a osé contrarier avant d'entendre Gandhi. Pratap déteste le mode de vie opulent du pandit, son obséquité devant les officiels blancs, ses manières odieuses à l'égard des femmes et des domestiques.

Le pandit Har Dayal est un self-made-man despotique. Grand, une moustache en guidon de bicyclette, convaincu que l'homme est ce qu'il fait de lui même et que le monde appartient à ceux qui en tirent profit. Dans sa prime jeunesse, il quitte son village et la minable pâtisserie paternelle, se rend au cantonnement de Lahore, séduit le sahib blanc par sa belle prestance, et obtient le contrat d'approvisionnement en volaille de la caserne....."


Tarun J Tejpal, Loin de Chandigarh

Le thaï ou surrrrchai...

Merci à "Lio en Inde" pour cette photo d'un faiseur de thé à Ooty.

Alors ça, si c'est pas une spécialité indienne, je sais pas ce que c'est...


A tout les coins de rues on peut trouver des petites boutiques de faiseurs de thé, des marchands ambulants, carioles ou simplement à vélo criant à tout va "the the cafe cafe".

C'est vraiment l'attraction des mouches sur un pot de miel, tous les indiens en sont friands et ils ne se refusent jamais une petite pose thai avant le boulot pendant ou après. Mais il faut bien le dire, il y a de quoi, c'est vraiment délicieux.


Mais qu'est ce que c'est ???? me direz-vous.


Et bien c'est du thé, tout simplement mais pas à la mode occidentale avec de l'eau chaude, c'est du thé, du lait, des épices, du sucre et un super savoir faire. Des grosses marmittes remplient d'un mélange eau-lait bouillonnent toute la journée, et le faiseur de thé d'un geste sûr et habile y plonge régulièrement une soucoupe en métal soulevant le liquide dans les airs afin de remuer le mélange. 

C'est vraiment un spectacle!

Quant au thé, épices et sucre ils infusent trendrement jusqu'à donner une belle couleur caramel et diffuser des parfums inoubliables.



...La recette...la recette...la recette....


Liste des ingrédients:


Pour une casserole de thé, environ 6 tasses


  • 3 cuillères à café de Thé ( en feuilles pas des sachets)
  • 1/2 litre de lait
  • 1/4 de litre d'eau ( ou pas d'eau du tout comme vous aimez)
  • 3 gousses de cardamome
  • 1 cuillère à soupe de gingembre râpé
  • 1 pincée de cannelle en poudre
  • 3 cuillères à café de sucre ( alors le dosage du sucre reste à votre entière appréciation)



Méthode


Verser dans une casserole le lait et l'eau

Mettre à chauffer sur feu doux

Ajouter les gousses de cardamome ouverte en deux, le gingembre râpé, la cannelle et ...

Le THE

Ajouter aussi le sucre suivant vos goûts, normalement c'est saturé en sucre mais Raji le fait assez peu sucré.

Laisser infuser au moins 10 min à feu doux puis augmenter le feu pour que le mélange bouille un peu.

Si ça brûle pas les lèvres, c'est que ce n'est pas assez chaud.

Une fois que le Chai à pris une belle couleur caramel et sent bon les épices, filtrer le thé dans une passoire et récupérer le nectar.

Verser dans les tasses.


C'est prêt, il faut le déguster tout de suite bien chaud.


" Je bus une gorgée de thé. Délicieux. C'était ce que nous appelons du surrrchai: très sucré, bouillant, et qui se boit bruyamment. Surrrr..."

Tarun J Tejpal , Loin de Chandigarh


Les épices


Elles nous stimulent, nous réchauffent, dégagent d'agréables saveurs, aiguisent notre appétit, facilitent la digestion, égayent nos repas : ce sont les épices. Pour la plupart "exotiques ", nous les utilisons d'abord en cuisine pour nos relever nos plats, colorer, assaisonner… 

Elles sont, avec les fines herbes et les condiments, le supplément d'âme indispensable à l'art culinaire. Et ici c'est peu dire, surtout dans le Sud de l'Inde, aucun plat n'échappe à la petite pincée coloré qui va réveiller votre plat. Parfois douces et subtiles elles aromatisent à souhait, parfois fortes et épicées piquantes elles bousculent nos papilles non habituées et les estomacs un peu parfois.

Mais on prête aussi aux épices des vertus médicinales, thérapeutiques depuis des temps anciens. Ainsi, le turmeric n'est pas utilisé qu'en cuisine, les femmes s'en soupoudre sur le visage pour assainir la peau, résultat beaucoup d'entre elles sont toutes jaunes. Je ne pense pas essayer, car avec ma peau blanche je risque de devenir un vrai petit canari.

Les épices sont tellement répendues que l'on peut trouver à peu pres tout ce que l'on veut ici. Tout d'abord, les épices en graines, les poudres, les piments etc... mais aussi les biscuits à la canelle ou a la graine de cumin, des chips au chili powder, encore des chips à la coriandre, des produits de beauté, des crèmes....

Même les nouilles Maggy ( genre bolino), que nous avons eu le plaisir de déguster notre première semaine à la maison, ne manquent pas de piquants. Ici pas de Fusili al brocoli ou super hachi parmentier ( dédicace à la clique d'ariège souvenir de rando), non ici c'est curry masala, chicken masala, tout masala.... ( plein d'épices).

Petite anecdote: Hier, j'aborde avec Kannan ( notre chauffeur) le sujet repas de noël. J'ai commandé une belle dinde dans la boucherie du coin et il me demande comment je vais la faire cuire.

 -Vas-tu la couper en morceau? 

-Non je vais la faire cuire tout entiere en un seul morceau. 

-Que met tu comme épice dessus? 

-Rien, juste un peu d'ail dedans, du sel et du poivre.

- Rien? Même pas du chili powder???

- Surtout pas du chili powder.

- Arggg, ca doit pas être bon alors, tout fade...

- Non je te promet, c'est délicieux, au moins  tu peux sentir le gôut de la viande...

Films et Lectures

  • Compartiment pour dames - Anita NAIR
  • Dostana (film)
  • Golmal returns (film)
  • Jodhaa Akbar (film)
  • Jours de pluie a Madras - Samina ALI
  • Kisna (film)
  • La chambre des parfums - Inderjit BADHWAR
  • La morte du Bombay Express - Sarah DARS
  • Lagaan (film)
  • Le defi indien - Pavan K. VARMA
  • Loin de Chandigarh - Tarun J TEJPAL
  • Mumbai Meri Jaan (film)
  • Noces indiennes - Shaaron MAAS
  • Ramdam à Mahâbalipuram - Sarah DARS
  • Slumdog millionaire (film)
  • The Hindi-Bindi Club - Monica PRADHAN
  • The White Tiger - Aravind ADIGA

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